C.I.N. - Richmond roulette
En provenance de la ville de Richmond, dans la Bay Area, le groupe C.I.N. (Criminal Industry of Niggaz) sort en 1996 son troisième album sur le label No Face Records.
Désormais réduit à trois membres, suite à l'incarceration de J-Jonna en 1995, le groupe se compose sur cet album de B-Double-E, Cooley-T et MCM. Outre nos trois compères qui participent à l'élaboration de l'album, on retrouve les producteurs Steve Dee, G.O Twice, Charles Mack, ainsi que K-Lou.
Concernant les featuring, Shady 8, Lil Ric, Grope 1, Young Lid ainsi que le groupe Mafiosos lâchent des couplets sur le posse cut de l'album, on retrouve également Shady 8 sur Inside A Morgue.
Comme semble l'indiquer le titre de l'album ainsi que la mention Richmond,Ca sur la pochette, les C.I.N. veulent nous proposer un album 100% Richmond, avec des featuring tous issus des rues de Richmond et un album enregistré dans les K-Lou's Studios. L'ambiance y est donc purement nord californienne, avec de forts accents mobb, comme l'illustrent des titres tels que So Much Dirt, avec sa ligne de basse bien grasse.
Les ambiances comme les paroles se veulent résolument gangsta, peu de titres à consonnances playalistic ou festive sur cet opus, veritable plaidoyer aux turfs de Richmond et à leurs lots de galères quotidiennes.
Certain titres nous proposent donc des ambiances réellement sombres, quasi morbides, tel le bien nommé Inside A Morgue, avec ses longues nappes de sons, ses notes de pianos aigues, et quelques phases évocatrices que lâche un B-Double-E complétement désabusé, "Let's go off to that morturary, to that place we call Richmond a concrete cemetery".
On comprend dès lors un peu mieux le cadre de vie dans lequel évoluent nos rappeurs, on retrouve cette ambiance notament sur Paranoia, sur lequel on retrouve une production sombre, mais indubitablement étoffée, avec une alchimie parfaite entre une basse lente et grasse à souhait, accompagnée de notes de guitare et de multiples synthé.
Quelques titres nous proposent néanmoins une ambiance plus légère, à l'image de Goin' Bad, sur lequel le crooner de la bay area LeVitti vient poser sa voix soyeuse. On retrouve le même type d'ambiance sur City Streets, avec à nouveau un refrain chanté de très bonne facture, signé cette fois par Tommy Ray.
Avant les traditionels Shout Outs de fin d'album se trouve encore une dernière bombe, la track éponyme et posse cut de l'album.Nos neufs rappeurs enchainent couplets sur couplets sur une composition plutot smooth, qui malgrès la longueur du morceau ne tourne à aucun moment en rond, on y retrouve divers synthés et nappes de sons, des guitares et des notes de piano, pour un final détonant signé par un G.O. Twice fort inspiré.
Cette escapade rapologique à travers les sombres rues de Richmond s'avère donc réellement plaisante, avec des ambiances variées parfaitement retranscrites et gardant cette vibe propre à la région Nord Californienne, cet album ne plaira pas forcément à chaque auditeur de rap West Coast, à cause de quelques sons assurément sombres, mais ravira inmanquablement tout amateur du son de l'age d'or de la Bay Area qui se respecte.
17.5/20